Film muet sorti en 1923 de Germaine Dulac: «La Souriante Madame Beudet» projeté par Cinémathèque 16 et mis en musique par Wadie Naïm et Marius Schmidlin, percussions classiques et traditionnelles
La Souriante Madame Beudet de GermaineDulac• 1923• 42min• Comédie dramatique avec Germaine Dermoz, Alexandre Arquillière
Madeleine Beudet est très malheureuse dans son mariage bourgeois avec Monsieur Beudet. Elle fuit la réalité en jouant du piano. Un jour, Monsieur Beudet reçoit des billets pour aller voir Faust, mais Madame Beudet refuse de l’y accompagner. Seule dans la maison familiale, le piano verrouillé par son mari, elle tente d’échapper à la réalité à l’aide de son imagination, mais des réminiscences de son époux l’en empêchent et c’est alors que son désir de s’enfuir devient un désir de meurtre… Ce film est souvent présenté comme le premier véritable film féministe.
« Le plan c’est l’image dans sa valeur expressive isolée, soulignée par le cadrage de l’objectif. Le plan c’est à la fois le lieu, l’action, la pensée. Chaque image qui se juxtapose se nomme plan. Le plan c’est le morcellement du drame, c’est une nuance qui concourt à la conclusion. C’est le clavier sur lequel nous jouons. C’est le moyen que nous avions de créer, dans un mouvement, un peu de vie intérieure. (…) Comme nous jouons avec la juxtaposition des images, les poses d’appareil, nous jouons aussi avec les plans. Le plan psychologique, le premier gros plan, comme nous l’appelons, c’est la pensée même du personnage projetée sur l’écran. C’est son âme, son émotion, ses désirs. Le gros plan c’est aussi la note impressionniste, l’influence passagère des choses qui nous entourent. Ainsi, dans MADAME BEUDET, le premier gros plan de l’oreille de Mme Lebas c’est toute la province, tous les cancans, l’esprit étroit à l’affût des disputes, des discordes. (…) La vie intérieure, rendue perceptible par les images, c’est avec le mouvement tout l’art du cinéma… Mouvement, vie intérieure, ces deux termes n’ont rien d’incompatible. Quoi de plus mouvementé que la vie psychologique avec ses réactions, ses multiples impressions, ses ressauts, ses rêves, ses souvenirs. Le cinéma est merveilleusement outillé pour exprimer ces manifestations de notre pensée, de notre cœur, de notre mémoire. »
– Germaine Dulac, 17 juin 1924, Musée Galliéra, repris dans Ciné-Magazine du 11 juillet 1924
CINEMATHEQUE 16
Cinémathèque16 a pour vocation de rassembler, sauvegarder et valoriser le patrimoine cinématographique sur support argentique, principalement au format 16 mm, en France et en Europe. Fondée par un collectif de professionnels des archives et de l’exploitation en salles, l’association a pour missions la collecte, la préservation, la restauration et la programmation de sa collection et de celles qui lui seront confiées. Les films argentiques 16 mm appartiennent à l’histoire du cinéma et témoignent d’une époque et de pratiques cinématographiques variées. Leur richesse est infinie : versions oubliées, films invisibles en 35 mm ou sur support numérique, court-métrages, film-annonces, documentaires, actualités, réclames, scopitones… Ce format représente tout un pan de l’histoire du 7ème Art qui doit être valorisé.
A partir de ses collections, la Cinémathèque16 propose une expérience originale et authentique de cinéma en partenariat avec des salles, des festivals, ou d’autres organisations oeuvrant à la diffusion du cinéma. L’association met également en place des ateliers et projections à destination du jeune public, afin de sensibiliser les nouvelles générations à l’histoire du cinéma et à ses techniques.
Wadie Naïm
Né en Egypte, Wadie commence les percussions à l’âge de dix ans. Fasciné par les derboukas d’un vendeur de rue lors d’une sortie scolaire, il en achète une. Très vite, il est saisi par la magie du rythme. C’est le début de son parcours d’autodidacte qui durera plusieurs années. Adolescent, il découvre la batterie et s’inscrit au centre d’art de la Bibliothèque d’Alexandrie où il suit les cours du professeur Amr Galal. Rapidement repéré par ce dernier, Wadie devient à son tour enseignant au sein de la British School of Alexandria. C’est à la même époque qu’il fonde son premier groupe de rock alternatif : Portrait Avenue. En 2013, le groupe remporte une compétition internationale qui lui permet d’enregistrer un album en Espagne. Deux ans plus tard, Wadie s’installe en France. Il étudie la musicologie à l’Université Paris VIII et suit en parallèle le cursus “Jazz et musique improvisée” au CRR d’Aubervilliers. En 2019, il est accompagnateur au Conservatoire de Houilles et l’année suivante, il prend en charge le département Jazz dans ce même établissement. Au cours des dix dernières années, Wadie s’est produit à de nombreuses reprises en Europe et dans le monde arabe. En France, il a notamment joué sur la scène de l’Opéra de Lille dans le cadre du projet “Mawal de la Terre” ; au Festival de Jazz à Saint-Germain-des-Prés ; au Paris Jazz Festival ou encore au Festival Jazz dans le bocage. Il est en outre membre de plusieurs projets artistiques aux identités variées – Jazz, Rock, musique du monde – tels que Rue de Tanger, Lesto Drom, Martina and the C, Branko Galoiç et Wadie Naim Quartet. En 2022, il enregistre les percussions pour la musique du film belge “Rebel” avec la chanteuse “OUM”, présenté au Festival de Cannes.