Marc Surgers

Mars Surgers, trésorier de l’association Festivals Le Chant de la Terre

Votre découverte du Jardin d’agronomie tropicale ?

Une amie proche, petite fille de réfugiés espagnols anarchistes dans les années trente, m’avait parlé avec émotion du Jardin d’agronomie tropicale de bois de Vincennes, qui évoque chez elle une mémoire des migrations et des dominations.

C’est une autre amie, Ariane Jacob, devenue ensuite créatrice et présidente de l’association Festivals Le chant de la terre, qui m’y a emmené. Et j’ai, moi aussi, été profondément frappé par ce jardin, qui évoque les forêts enchantées des Celtes ou les bois sacrés d’Afrique noire. Les vestiges et les monuments qu’on y découvre dans chaque clairière mettent en valeur des civilisations exotiques et valorisent la colonisation française, avec une vision datant de l’époque où cette colonisation était présentée en France comme uniquement positive. Les contradictions de cette action colonisastrice apparaissent violemment : comment, par exemple, ne pas frissonner en lisant sur un monument « Aux Indochinois chrétiens morts pour le France » ? Je suis d’autant plus conscient de ces contradictions que j’ai longtemps, à partir des années soixante-dix, travaillé en Afrique noire puis avec elle.

Heureusement, la forte présence dans ce jardin de nombreuses institutions œuvrant pour le développement, de façon désormais plus équilibrée, autour du CIRAD, ouvre une perspective de dépassement de ces contradictions.

Votre participation au projet ?

Ariane Jacob, lors de ma première visite, a conçu l’envie d’exprimer par son métier, la musique, cette recherche d’un rapprochement des cultures qui coexistent souvent conflictuellement dans le jardin.

Quand elle m’a demandé de participer à ce projet en étant membre du bureau de l’association Festivals Le chant de la terre qu’elle a créée avec comme premier projet un festival de musiques de différentes cultures en juillet 2022 dans ce jardin, j’ai aussitôt accepté.

Votre rôle dans ce projet ?

Je ne suis pas musicien professionnel ni amateur, mais je suis amateur de musique et j’ai une déjà longue expérience de la vie associative et de la gestion de projets. Je participe donc au projet dans le domaine de mes compétences. Je suis le trésorier de l’association.